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02 décembre 2020
Langue originale de l’article: Deutsch Information Traduction automatique. Hyper-rapide et presque parfaite.

Lorsque j'ai enfin trouvé, il y a un peu plus de cinq ans, le tissu que j'avais mis vingt ans à trouver, j'ai trouvé, sur les conseils d'un ami, le tailleur qui allait avec. Bien qu'il soit déjà à la retraite, ce maître a repris l'aiguille et le fil pour moi et a transformé le wifling en une veste que j'adore

Ce n'est pas seulement la redingote dont l'exécution parfaite m'impressionne. C'est la personne du maître tailleur qui me fascine depuis. D'une part, parce qu'il est le représentant d'une profession en voie de disparition. D'autre part, si Hubert Eichler était une médaille, son revers brillerait lui aussi de mille feux. Ce que l'on ne peut pas supposer lorsqu'on le rencontre pour la première fois : Il était un acteur populaire de premier ordre. Mais reprenons les choses dans l'ordre.

WIFLING - LE TWEED DU TIROL

En tant qu'agent de développement régional dans l'Ötztal, j'ai toujours entendu parler d'un tissu légendaire dont la durée de vie s'étendait du berceau à la tombe. Wifling est le nom de ce tissu, dont la "chaîne" est en lin et la "trame" en laine de mouton. Il a ensuite fallu attendre plus de quinze ans pour que je découvre effectivement ce tissu grâce à une indication de mon ami Detlev Klose de la vallée de Stubai. Celui-ci m'a emmené à Neustift chez Martin Stern, l'un des derniers grands maîtres tisserands de la vallée de Stubai. Sur son vieux métier à tisser manuel, Michael avait pour ainsi dire 'ressuscité' ce tissu épais et robuste, autrefois surtout porté dans les vallées latérales du Tyrol. Il avait en stock un wifling blanc peu courant. Il s'agissait d'un reste de commande. Normalement, un wifling est brun.

Il ne me restait plus qu'à trouver un tailleur capable de travailler ce tissu rustique. Je m'étais imaginé une redingote, parce qu'on ne s'offre rien d'autre. Là encore, c'est un ami qui m'a conseillé. Il m'a orienté vers le maître tailleur Hubert Eichler à Sistrans. Il était déjà à la retraite, mais si je le suppliais assez longtemps, il se laisserait peut-être convaincre.

LE TAILLEUR AVEC DE L'ESPIÈGLERIE DANS LES YEUX

Lorsque j'ai frappé à la porte de l'ancien atelier de couture, c'est un homme plutôt petit et filiforme, dont on voyait à peine qu'il approchait les 80 ans, qui m'a ouvert. Dès la première rencontre, j'ai remarqué la malice dans ses yeux. Il était en train de travailler sur une vieille machine à coudre Pfaff, le fer à repasser était allumé. Donc toujours actif dans son travail ? "Je fais encore de la couture pour ma famille", dit-il. Le tissu que j'avais apporté l'intéressait beaucoup. C'est notamment pour cette raison que j'ai réussi à convaincre le maître. Il a accepté de me confectionner une redingote avec ce tissu.

Lors du premier essayage, nous avons commencé à discuter. Hubert m'a raconté son parcours magistral. Et à ma grande surprise, il m'a dit qu'il avait été acteur dans l'âme. Le Volksbühne Blaas de la Maria-Theresien-Straße est devenu sa passion. Je me souvenais de cela lorsque j'étais étudiant.

"Mon père était tailleur", a-t-il commencé à raconter. "Et après la Seconde Guerre mondiale, je suis entré en apprentissage immédiatement après l'école. Pas chez mon père, mais chez un 'Böhm', le maître tailleur Ondratschek, dans la rue Wilhelm Greil" Dans l'atelier de couture, il travaillait avec 20 autres compagnons et une foule d'apprentis. Il faut s'imaginer cela. Comment peut-on réunir autant de tailleurs dans une pièce plutôt petite ? C'est très simple : ils effectuent leur travail assis en tailleur sur la table. C'était sa position de travail préférée, même après avoir repris l'atelier de couture de son père.

Il a terminé ses trois années de compagnonnage avec mention, comme l'ajoute Ulli, l'épouse d'Hubert. Elle avait fait la connaissance de son mari dans l'atelier de son père. A l'époque, on était en 1957, son père employait encore dix personnes au total. Et lorsqu'il est revenu à l'atelier de couture après son service militaire, une autre jeune fille avait été engagée comme apprentie. "C'est Ulli qui m'a alors capturé ici", dit Hubert en riant avec son air sympathique et espiègle. Un processus qu'il a eu l'occasion de représenter sur scène quelques années plus tard dans son 'deuxième métier' : les égarements et les confusions de l'amour.

Ce qui, lors de ma visite chez le couple Eichler, ne peut plus être clarifié sans équivoque : Qui avait 'capturé' qui. Car c'est ainsi que l'on appelait, il n'y a pas si longtemps encore, ce que l'on entend aujourd'hui par 'draguer'. Mon soupçon : Ulli, qui s'était imposée face à la forte concurrence de ses co-apprentis féminins. "Elles lui ont toutes fait les yeux doux", s'empresse-t-elle de souligner. Et tout cela alors qu'elle ne voulait pas d'un tailleur pour mari. Finalement, elle a 'gagné' la compétition pour le cœur du maître tailleur, qui avait entre-temps été testé. Dommage collatéral, une collaboratrice a même quitté son emploi chez le père d'Hubert, car ses efforts amoureux étaient restés vains.

Ensemble, ils travaillent désormais en tant que duo de tailleurs, lui étant responsable des costumes, manteaux et tailleurs, et sa femme des robes. Ils comptaient parmi leurs clients des personnalités honorables, surtout d'Innsbruck. Ils avaient également travaillé pour des aubergistes, remarquent-ils tous deux avec un soupir audible. Y avait-il quelque chose qui n'allait pas ? "Avant, c'étaient les plus mauvais payeurs", se souvient Ulli Eichler. "Il fallait se présenter jusqu'à trois fois en personne dans certaines auberges pour obtenir de l'argent. C'était assez énervant"

Au début des années 80, Hubert Eichler a entamé une nouvelle phase de sa vie à deux égards. La couture sur mesure a été pratiquement supplantée par la confection. Avec sa femme, il travaillait de plus en plus pour des clients réguliers soucieux de la qualité. Et c'est ainsi qu'un jour, il eut le temps de se lancer dans le carnaval de Sistrans. Ulli lui a confectionné un habit de femme dans lequel il a fait une apparition qui a fait se tordre de rire les spectateurs.

"Nous ne savions pas tous qu'il pouvait être aussi drôle", dit Ulli aujourd'hui. Un 'recruteur de talents' de la troupe de théâtre de Sistrans était du même avis et n'a pas laissé passer l'occasion d'engager sans hésiter le maître tailleur pour deux représentations : 'Geierwally' et 'Der verkaufte Großvater'. Ce fut le tremplin pour de plus grandes consécrations : il devint membre de la troupe du Volksbühne Blaas dans la Maria-Theresien-Straße d'Innsbruck et le resta jusqu'en 2005.

"J'ai surtout appris les textes de mes rôles en me promenant, en partie aussi au travail" Il a toujours eu de la facilité à le faire. En moyenne, il y avait six représentations par an à la Volksbühne im Breinössl, dont il devait apprendre le texte. Et puis il y avait les répétitions quotidiennes. "Il était toujours en déplacement", se plaint Ulli, qui devait également s'occuper de ses trois enfants Hubert, Claudia et Sonja. Seul le lundi était un jour sans théâtre.

Il aimait représenter des serviteurs, des petits propriétaires, des paysans, des aubergistes et même une fois un Italien. Il se souvient encore avec plaisir de quelques titres de farces paysannes. Il s'agit de 'Pas d'argent pour le revenu', 'L'affaire de la feuille de figuier' ou 'La cloche du mensonge'. Mais son répertoire comprenait aussi des pièces contemporaines 'sérieuses' comme 'Sibirien' de Felix Mitterer ou 'Maria und Josef' de Peter Turrini.

LE VRAI ET LE FAUX BARON

Hubert se souvient encore avec plaisir d'un vrai baron qui avait autrefois assisté à l'une de ses représentations. Hubert jouait un cordonnier déguisé en baron. "Le lendemain, ce vrai baron m'a cherché, a obtenu l'adresse et est venu me voir à l'atelier. Il m'a félicité pour l'excellente interprétation d'un baron", rit encore aujourd'hui le 'faux baron'. Et comme il avait si bien joué son rôle, le vrai baron est également devenu un client de l'atelier

Hubert Eichler est resté ainsi, même aujourd'hui à quatre-vingt-trois ans : aimable, respectueux et surtout noble. Un tailleur en baron.

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