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01 mai 2021
Langue originale de l’article: Deutsch Information Traduction automatique. Hyper-rapide et presque parfaite.

Il y a 500 ans naissait un homme qui a marqué comme aucun autre l'histoire de la Contre-Réforme. Le jésuite au numéro de membre 8 a fait de la Societas Jesu un 'ordre scolaire' dont les 'collèges' ont marqué des générations d'élèves. Il est en outre l'auteur du best-seller religieux All-Time appelé Catéchisme. Le fait qu'il ait été un partisan inconditionnel des procès en sorcellerie n'a pas empêché le pape Pie XI de le canoniser en 1925. Son nom : Pierre Canisius.

Pendant mes études à Innsbruck, le mot 'Canisianum' avait pour moi une sonorité assez ronde, voire mélodieuse. Même si je ne savais pas exactement ce que cela signifiait vraiment. Pour moi, il s'agissait avant tout d'un bar très exclusif qui se trouvait dans le collège des jésuites. On ne pouvait s'y rendre que sur invitation. On s'y retrouvait volontiers pour de bonnes conversations, parfois même pour des discussions animées. La génération d'étudiants de 68 était en pleine ascension. Et on s'offrait l'un ou l'autre 'coreth' dans le bar. L'un, c'était une boisson alcoolisée mélangée, composée par un jésuite d'Innsbruck célèbre à l'époque. L'autre, c'était le célèbre théologien catholique Univ. Pof. Emerich Coreth lui-même, que l'on pouvait, avec un peu de chance, rencontrer dans le bar. De quoi se composait le Coreth buvable ? Eh bien, c'était un mélange un peu inhabituel de gin, de martini blanc et d'une olive. Mais la fin de bouche était très intéressante.

CORETH ET KRIPP, FIGURES DE PROUE DES JÉSUITES D'INNSBRUCK

Outre le jésuite renommé et doyen à long terme de la faculté de théologie de l'université d'Innsbruck Emerich Coreth, le nom de Siegmund Kripp était alors sur toutes les lèvres. Celui-ci avait mis en place le légendaire centre Kennedy et en avait fait un centre de jeunesse qui, à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, était synonyme de jeunesse urbaine et de modernité à Innsbruck. C'était l'époque de l'après-Vatican II, de la révolution sandiniste au Nicaragua, du rock'n'roll, des cheveux longs, de l'amour libre et, surtout, de l'herbe à fumer.

Et il y avait bien sûr aussi mon ami et collègue de colocation Norbert K. Pleifer, qui fréquentait souvent les cercles jésuites et m'avait parfois emmené avec lui. Comment aurais-je réussi autrement à pénétrer dans ces salles déjà relativement illustres à l'époque ? En 1976, Norbert commença, comme on le sait, à mettre en œuvre son idée grandiose d'un 'centre de communication' sous la forme du 'KOMM', sous le nouveau restaurant universitaire de la Hirnstraße. Une idée qui a marqué Innsbruck, en fait le Tyrol, de manière durable jusqu'à aujourd'hui sous la forme de la géniale 'serre'. La tour qui - miracle - se dresse juste en face du collège des jésuites. C'est notamment pour cette raison que je considérais le 'Canis' d'Innsbruck de l'époque comme un foyer d'idées nouvelles, quasiment comme une salle des machines sociale.

LES JÉSUITES, ÉQUIPE SPIRITUELLE SPÉCIALE DU PAPE

Pourquoi est-ce que je me fais soudain catholique ? Parce que j'ai mis la main sur un livre récemment paru aux éditions Tyrolia : 'Petrus Canisius. Wanderer zwischen den Welten'. D'habitude, je lis les textes de couverture de ce genre de livres à orientation religieuse, je regarde la première page du livre et il y a de fortes chances que je le laisse de côté. J'ai lu ce livre presque d'une traite.

C'est une biographie de Pierre Canisius écrite de manière décontractée, légère, fluide et surtout passionnante que l'assistant à l''Institut de sciences bibliques et de théologie historique' de l'université d'Innsbruck a réalisée, Assistant universitaire. Mathias Moosbrugger est présentée. L'occasion extérieure est l'anniversaire de cette figure clé du catholicisme du 16e siècle, dont on fête cette année le 500e anniversaire. Mon premier 'déclic' en ouvrant le livre : je savais enfin ce que le nom 'Canisianum' signifiait. C'était déjà quelque chose, mais ce n'était pas tout, loin de là.

Beaucoup d'entre nous, comme moi, savent très peu de choses sur les jésuites, qui ne font qu'ajouter les deux lettres S.J. à leur nom. Ils se déplacent en toute discrétion. Les cheveux quasiment détachés, ils sont depuis le début une sorte de 'troupe d'intervention' spirituelle du pape. Ils étaient et sont parfois appelés 'soldats du Christ'. Aujourd'hui encore, on les rencontre dans les quartiers sensibles, et bon nombre de jésuites sont très proches de la théologie de la libération. La plupart du temps, on ne peut pas reconnaître immédiatement qu'il s'agit d'un type de moine exceptionnel, qui se trouve là au milieu de la vie. Il y a des raisons valables à cela. Et elles remontent précisément à Pierre Canisius.

RENDRE LES GENS 'CATHOLIQUES' À NOUVEAU

L'ordre de la 'Compagnie de Jésus' a été fondé peu après la Réforme afin de rendre les luthériens à nouveau 'catholiques' et de lancer la Contre-Réforme. Le retour des brebis protestantes égarées dans le giron de l'Eglise n'était pas seulement l'objectif de Rome, mais aussi celui des empereurs et des rois. Tandis que les uns craignaient pour le pouvoir et la gloire, les autres se souciaient des prébendes et de la vie luxueuse des prêtres au détriment de la population pauvre, intimidée et, pour cette raison même, croyante. Les sermons tournaient toujours autour de la damnation éternelle pour ceux qui n'étaient pas croyants au sens catholique du terme

Afin de mener à bien la Contre-Réforme et le renouveau de l'Eglise catholique sans faire trop de bruit, on ne voulait pas non plus repousser les personnes enclines à Luther par une quelconque robe ou coiffure. Les porteurs de pourpre, les princes-archevêques, les clercs et les moines étaient en effet incroyablement corrompus, brutaux et insolents, et se vautraient en outre dans un luxe à peine imaginable aujourd'hui. Il n'est pas étonnant que non seulement le peuple, mais aussi les nobles, les princes et les ducs en aient été dégoûtés et aient flirté avec la Réforme.

LA RÉFORME A TOUCHÉ LA SUBSTANCE DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

L'empereur et l'Église étaient d'accord pour lancer une campagne de récupération. La base de revenus de l'Eglise provenant de la vente des indulgences et des dons risquait en effet de s'effondrer et les bénéfices de s'assécher. Dans les pays germanophones de l'époque, un Néerlandais du nom de Peter Kanis a joué un rôle décisif dans cette campagne de récupération. Celui-ci voulait à l'origine entrer dans l'ordre catholique le plus dur, celui des Chartreux. Mais au dernier moment, il y a renoncé lorsqu'il a appris la création de l'ordre des jésuites. C'est à cet ordre, fondé par Ignace de Loyola il rejoint l'ordre fondé par les jésuites en tant que huitième membre. Au milieu du 16e siècle, il deviendra le jésuite le plus célèbre de tous les temps.

Kanis, qui s'est ensuite appelé Canisius, était déjà un enthousiaste religieux dans sa prime jeunesse. Le fils du bourgmestre de Nimègue, en Hollande, est entré dans la 'Societas Jesu' le 8 mai 1543, à l'âge de 22 ans. Notamment parce que l'ordre n'avait pas pour seul objectif l'intériorité religieuse. Dès le début, l'engagement pour les autres était bien plus important pour la Compagnie de Jésus. C'était précisément le but de la vie de Pierre Canisius, qu'il a institutionnalisé dans tout l'Ordre.

MESSINE FUT LE PRÉLUDE AUX COLLÈGES JÉSUITES

Lorsqu'il reçut la mission d'enseigner dans la ville sicilienne de Messine en 1548, il trouva sa véritable vocation. Toute sa vie, Pierre Canisius a considéré l'éducation comme la tâche la plus noble et la plus importante de l'Église. Le succès de son activité en Sicile - les étudiants des collèges nouvellement fondés ne devaient pas payer de frais de scolarité - se répandit comme une traînée de poudre dans toute l'Europe. Dès lors, des collèges jésuites furent fondés dans toute l'Europe. La fondation du collège d'Innsbruck en 1562 a même conduit par la suite à la création de l'université d'Innsbruck.

Une caractéristique des jésuites, mais surtout de Pierre Canisius, est représentative de cet ordre : l'obéissance inconditionnelle au supérieur de l'ordre et au pape. À l'époque, la pratique de l'obéissance était considérée comme un exercice ascétique visant à tuer ses propres faiblesses. C'est ce qui, à mon avis, a planté les racines qui allaient semer la mort et la destruction au XXe siècle. L'obéissance inconditionnelle, enseignée dans les écoles jésuites, avait intériorisé des générations d'élèves et en avait fait des exécutants dociles d'ordres politiques et religieux jusqu'au XXe siècle.

Canisius a acquis de l'importance dans l'histoire de l'Église en tant qu'auteur d'un manuel catholique. Afin d'opposer quelque chose de concret à la popularité croissante de l'annonce du salut par la Réforme, Ferdinand Ier commanda en 1555 à Canisius un manuel scolaire pour le lycée. Le Habsbourg fut tellement séduit par le résultat qu'il ordonna que ce catéchisme soit "récité publiquement dans toutes les écoles latines et allemandes, et qu'on n'enseigne aucun autre catéchisme, sous peine de la peine la plus sévère". Suite à cela, le catéchisme est devenu le livre religieux le plus populaire de tous les temps. Jusqu'au début du 21e siècle, un nombre fabuleux de 1179 éditions ont été imprimées.

CANISIUS COMME PRÉDICATEUR DE HAINE

Tout ce qui brille dans la personne de Pierre Canisius n'est pas de l'or catholique. L'auteur Mathias Moosbrugger aborde également en détail la face cachée de Canisius, à savoir son soutien verbal aux bûchers de sorcières. Dans une lettre adressée au général de son ordre, il s'exprime sans détour : "Incroyable est l'impiété, l'impudicité, la cruauté que les autorités osent publier à partir de leurs aveux dans les prisons" Bien que nombre de ses frères religieux aient eu les plus grands doutes sur les 'aveux' obtenus sous la torture la plus cruelle et sur les meurtres de masse qui ont suivi, Canisius a persisté. "Le Dieu juste permet cela à cause des graves fautes du peuple, que l'on n'expie par aucune pénitence" En quelque sorte : l'homme pense, Dieu dirige.

Bien qu'il ne soit 'que' théoricien des bûchers de sorcières, ses sermons et écrits haineux des années 1560 ont eu un impact fatal. Ils sont considérés comme l'une des causes de la recrudescence de la sorcellerie en Europe centrale. Le fait que Canisius ait été béatifié en 1864 et canonisé en 1925 par le pape Puis XI suscite aujourd'hui encore l'incompréhension des laïcs et de nombreux théologiens chrétiens.

CANISIUS L'INFLEXIBLE

Il a conservé sa démarche droite, son honnêteté et sa franchise envers les fonctionnaires, les empereurs et les rois, même à un âge avancé. Sa critique ouverte des puissants de l'époque ne s'est même pas arrêtée aux Fugger. Dans le débat sur la question de savoir si les catholiques pouvaient prendre des intérêts, il adopta une position claire vis-à-vis de la famille de banquiers : il rejetait totalement l'intérêt. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait dû passer la fin de sa vie à Fribourg, en Suisse. Loin des nobles princes-archevêques et des Fuggeris du sud de l'Allemagne.

MA CRITIQUE DE LIVRE

L'ouvrage paru aux éditions Tyrolia ne donne pas seulement un aperçu approfondi de l'époque qui a suivi la Réforme. Le livre décrit également la constitution spirituelle dans la confrontation entre l'Église catholique et le mouvement de Martin Luther et d'autres réformateurs. La description de l'état intérieur de l'Église catholique, déchirée entre réformateurs et tenants de la foi, est très intéressante. Moosbrugger réussit avant tout à maintenir le suspense et à ne pas s'égarer dans les détails. Même s'il cite méticuleusement les sources de ses recherches.

D'une main sûre et dans un langage simple et facilement compréhensible, il guide ses lecteurs à travers l'une des situations décisives de l'histoire européenne après la Réforme. Il montre les problèmes auxquels le rénovateur ecclésiastique Pierre Canisius a été confronté. Comment il n'hésitait pas à contredire le pape et l'empereur et à s'en prendre aux princes-archevêques et à la famille Fugger. Ce qui ne cache pas l'erreur impardonnable qu'il a commise en défendant les procès en sorcellerie et en alimentant par ses sermons la plus inhumaine des actions d'extermination médiévales.

Je peux recommander cette biographie à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire, qu'ils soient catholiques ou non. Ce livre est une tentative de mettre en valeur la démarche droite contre les puissants et les réalisations de Pierre Canisius en matière d'éducation. Sans tenter de contrebalancer ces réalisations indéniables par ses erreurs inconcevables à l'époque la plus sombre des bûchers de sorcières

Mathias Moosbrugger : Petrus Canisius. Voyageur entre les mondes

288 pages, 2021 Tyrolia, 44 ill. en couleur et 10 ill. en noir et blanc, 225 mm x 150 mm

ISBN 978-3-7022-3929-9

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